Particratie : critiques et dérives démocratiques
Le caractère particratique du système belge fait l’objet de critiques récurrentes, car il est souvent perçu comme une dérive de la démocratie représentative.
En théorie, la Constitution garantit que les parlementaires sont des représentants de la Nation entière, libres de leur vote. En pratique, cette liberté est contrainte par l’appartenance partisane et la discipline de vote, créant une tension entre l’idéal parlementaire et la réalité particratique1.
Des politologues comme Wilfried Dewachter ont dénoncé la particratie belge en la qualifiant de quasi-oligarchie, où une poignée de dirigeants de partis non élus directement par le peuple tiennent les rênes du pouvoir.
La presse et l’opinion publique relancent périodiquement le débat, notamment lorsque des crises ou conflits internes révèlent cette toute-puissance. Ce fut le cas autour du président du MR Georges-Louis Bouchez en 2020, dont le style autoritaire a mis en lumière « les excès d’une particratie malsaine »2.
Problèmes démocratiques soulevés
Parmi les griefs démocratiques souvent exprimés :
- Décisions prises hors des assemblées élues, dans des réunions confidentielles entre présidents de partis.
- Dilution de la responsabilité : le citoyen ne sait plus qui décide réellement.
- Discours public escamoté, car les débats réels se tiennent dans l’ombre.
- Discipline partisane rigide, qui affaiblit le rôle critique des députés.
Ces critiques nourrissent un sentiment de déconnexion entre le pouvoir politique et les citoyens. Le Parlement est souvent perçu comme un simple chambre d’enregistrement d’accords déjà ficelés ailleurs3.
Cela peut engendrer frustration démocratique, abstention, voire tentation populiste, car certains partis radicaux s’emparent du discours anti-particratique pour revendiquer un retour au “vrai pouvoir du peuple”.