Fédéralisme : origines et transition
La Belgique n’est pas née fédérale : elle a été fondée en 1830 comme un État unitaire, centralisé sur le modèle français. Le pouvoir était concentré à Bruxelles, sans reconnaissance officielle des spécificités linguistiques ou régionales.
Mais dès la fin du XIXᵉ siècle, les tensions s’accumulent :
- Montée du mouvement flamand, demandant la reconnaissance du néerlandais dans l’administration, l’enseignement et la justice.
- Déclin industriel wallon et volonté de certaines élites de mieux contrôler le développement économique régional.
- Clivage culturel entre les “deux peuples” du pays : francophones et néerlandophones.
Pour apaiser ces tensions, le pays entre progressivement dans une logique de réforme :
- 1962–63 : fixation de la frontière linguistique, reconnaissance des régions linguistiques.
- 1970 : la Constitution évoque pour la première fois l’existence de Communautés culturelles et Régions.
C’est le début d’un processus de transformation vers un État fédéral, officialisé seulement plus de vingt ans plus tard (1993). Entre-temps, une série de réformes de l’État progressives transfèrent des compétences aux entités fédérées.
Ce fédéralisme belge est particulier :
➡ Il combine des logiques territoriales (les Régions) et communautaires (les Communautés), ce qui le distingue des modèles plus classiques comme ceux de la Suisse, de l’Allemagne ou du Canada.