Panorama des dossiers

Thématique Aperçu rapide Lien
Évolution des échanges Du troc à la finance algorithmique : 5 ruptures historiques, comment l’« intelligence » économique a basculé vers la « stupidité » spéculative, et des pistes coopératives pour reprendre la main. La fiche
La citoyenneté : “c’est le brol” Voyage de l’Athènes antique aux cartes d’identité électroniques : comment la citoyenneté est devenue un labyrinthe administratif, illustré par le cas belge. La fiche
Guerre économique Sanctions, embargos, guerres commerciales : des “armes” non militaires qui frappent d’abord les populations civiles. Étude des XXᵉ-XXIᵉ s. et cas Iran, Russie, Chine… La fiche
Information & pouvoir d’agir Du modèle DIKW à l’éducation populaire : pourquoi l’accès à une information fiable est un levier d’empouvoirement individuel et collectif. La fiche

Chaque fiche propose : un résumé vulgarisé, des mots-clés, une citation phare et un bouton Télécharger le PDF.


Pourquoi ces quatre dossiers ?

  • Vision systémique : ils se répondent – l’économie façonne la citoyenneté, la guerre économique influence l’accès à l’information, etc.
  • Ancrage critique : tous mettent en évidence les dérives (spéculation, bureaucratie, sanctions) mais aussi des alternatives concrètes (communs, coopératives, éducation aux médias).
  • Base pour la suite : ce corpus servira de matériau de départ aux prochaines analyses, billets de blog ou modules interactifs.

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Introduction : « Savoir, c’est pouvoir… et responsabilité »

À l’heure où le réchauffement climatique s’accélère, où les crises financières se succèdent et où les sanctions économiques deviennent une arme de prédilection, la maîtrise de l’information n’est plus un simple confort intellectuel : c’est une condition de survie démocratique et sociale. La veille citoyenne – le suivi critique de l’action publique par les habitants – s’impose comme un levier majeur pour passer de la prise de conscience à la prise de décision collective. Cet article propose une synthèse militante et pédagogique, fondée sur le corpus joint, pour comprendre comment l’information peut devenir un véritable bien commun et quelles stratégies permettent aux citoyens de reprendre la main dans un contexte économique souvent qualifié de « stupide ».


1. Qu’est-ce que la veille citoyenne ?

La veille citoyenne est « le regard porté par les citoyens sur la mise en œuvre de l’action publique afin de veiller à ce que les engagements pris soient respectés ». Elle s’inscrit dans la continuité d’une démocratie participative qui considère l’information comme un commun informationnel : à la fois un contenu partagé et un outil collectif. Encore faut-il que tout le monde puisse y accéder. Or, en Fédération Wallonie-Bruxelles comme ailleurs, fractures numériques, bulles algorithmiques et jargons techniques créent de véritables formes d’exclusion symbolique.
Clé de réussite : des formats inclusifs (langage clair, infographies, traductions) et des canaux hybrides (bulletins papiers, balades urbaines, ateliers cartographiques) pour toucher aussi les publics éloignés.


2. De la donnée à l’empouvoirement : le rôle central de l’information

Le dossier sur L’empouvoirement individuel et le pouvoir d’agir collectif rappelle la célèbre pyramide Données → Information → Connaissance → Sagesse (DIKW). Sans traitement critique, une avalanche de chiffres reste stérile ; correctement contextualisée, elle devient une boussole permettant au citoyen de :

  • Comprendre les enjeux (droits sociaux, dérives économiques).
  • Décider de manière éclairée (vote, consommation, mobilisation).
  • Agir en s’appuyant sur des réseaux et des savoirs partagés.

À l’ère numérique, cette promesse est ambivalente : le Web facilite la collaboration, mais il amplifie aussi la désinformation et la surveillance. D’où la nécessité d’une éducation populaire à l’information pour que chacun devienne « son propre média ».


3. Économie « intelligente » vs « stupide » : pourquoi la veille est indispensable

La recherche sur l’évolution des échanges décrit cinq ruptures, du troc à la finance algorithmique, qui ont creusé l’écart entre intelligence économique (utile, résiliente) et stupidité économique (spéculation, extraction destructrice).

Quelques constats frappants :

  • 100 entreprises fossiles sont responsables de 71 % des émissions industrielles de CO₂ depuis 1988.
  • Les crises financières (1929, 2008) illustrent la dérive spéculative d’outils pourtant conçus pour répartir les risques.

Ces « absurdités » démontrent qu’une minorité peut imposer des choix coûteux à la majorité. Sans veille citoyenne, le court-termisme reste invisible ; avec elle, il devient contestable.


4. La guerre économique : quand les sanctions affament plus qu’elles ne désarment

Les embargos et sanctions sont souvent présentés comme des alternatives pacifiques. En réalité, ils provoquent :

  • Pénuries médicales (Cuba, Iran).
  • Crises humanitaires (Irak : effondrement du système hospitalier, sanctions ONU 1990-2003).
  • Exodes massifs (plus de 7 millions de Vénézuéliens depuis 2017).

Même « ciblées », les smart sanctions diffusent leur douleur dans toute la société ; leur efficacité politique reste marginale (taux de succès ≤ 30 %).
Conclusion : la guerre économique est une guerre, et la documentation citoyenne rigoureuse de ses effets est indispensable pour en contester la légitimité.


5. Stratégies citoyennes et bonnes pratiques (focus FWB & Bruxelles)

  1. Gouvernance ouverte : adoptez une charte de veille, des licences libres (CC-BY, ODbL) et des instances décisionnelles démocratiques.
  2. Plateformes mutualisées : la Région bruxelloise développe un Service de la Participation centralisant études, veilles et innovations participatives, évitant la dispersion des initiatives.
  3. Communautés apprenantes : hackathons, cafés-réparation, monnaies locales et coopératives illustrent la transition d’une économie stupide à des modèles intelligents, résilients et solidaires.

Conclusion : transformer la veille en commun vivant

La veille citoyenne n’est pas un gadget mais une condition de l’équilibre des pouvoirs et de la transition écologique. Elle exige :

  • Des données ouvertes et compréhensibles.
  • Des compétences critiques partagées.
  • Une gouvernance horizontale qui empêche l’appropriation par des intérêts privés.

Autrement dit, l’information doit redevenir un bien commun : ressource, méthode et outil au service d’un projet de société plus juste et plus soutenable. Dans un monde où le carburant de la guerre économique est souvent l’opacité, rendre visibles les faits est déjà une forme de résistance.

« L’information devient ainsi un bien commun à reconquérir »


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